En plein essor en France, l’arnaque au faux conseiller bancaire consiste à duper les clients, les incitant à réaliser des transactions frauduleuses directement depuis leurs comptes. En 2022, le bilan financier de ces tromperies a déjà atteint des sommets, avec un préjudice avoisinant les 340 millions d’euros, soit une augmentation de 27 % en seulement un an. Le premier semestre 2023 ne fait qu’accentuer cette tendance, avec des pertes estimées à 203 millions d’euros, d’après les chiffres révélés par la Banque de France. La question qui se pose est celle-ci : que faire lorsqu’on est visé par cette arnaque ? Éléments de réponse !
Le double jeu des faux conseillers bancaires
L’arnaque au faux conseiller bancaire se déploie généralement en deux actes : collecte d’informations et usurpation d’identité. En effet, la première phase consiste à collecter les informations personnelles et financières des victimes, souvent via des tactiques de phishing. Dans le détail, les escrocs dirigent leurs cibles vers des sites contrefaits, les amenant à divulguer des données sensibles (numéro de carte, identifiant de compte, codes secrets…). Parfois, ils affinent leur stratégie en glanant des informations supplémentaires sur les réseaux sociaux, afin de parfaire leur scénario frauduleux.
Munies des informations extorquées, les arnaqueurs passent au second acte, à savoir contacter leurs victimes, se faisant passer pour des conseillers de la lutte anti-fraude de leur banque, souvent en masquant leur numéro pour qu’il apparaisse comme celui de l’établissement bancaire de la cible. Sous couvert de vérifier des activités suspectes sur le compte, le faux banquier instaure un climat d’urgence, persuadant la victime de la nécessité d’effectuer des « tests d’authentification ». La victime, croyant agir pour son bien, valide alors les transactions frauduleuses suggérées par l’escroc.
Comment réagir face à une arnaque au faux conseiller bancaire ?
En cas de malheureuse implication dans une escroquerie aux faux conseillers bancaires, la réaction doit être rapide et méthodique. La première étape ? Elle consiste à alerter sans délai sa banque de l’incident. Notez toutefois que la décision de remboursement de la banque peut varier, et il est devenu apparent que les institutions financières se montrent de plus en plus réticentes à indemniser les victimes d’escroqueries, surtout pour les petits montants. La tendance actuelle indique un seuil de tolérance financier abaissé, les banques manifestant leur réticence à rembourser dès lors que le préjudice avoisine les 1 500 à 2 000 euros. Les cas où les pertes dépassent les 10 000 euros voient presque systématiquement les demandes de remboursement rejetées.
La bonne nouvelle est qu’il est possible de recourir à la justice, une voie qui doit commencer par la consultation d’un avocat spécialisé. Car il faut savoir que la loi prévoit une répartition des responsabilités en fonction des actions de chaque partie impliquée. Ainsi, si les moyens de paiement d’un client ont été utilisés à son insu, ou sans une authentification forte – comme la réception d’un SMS de confirmation suivi de la saisie d’un code personnel – la banque est en principe tenue à un remboursement intégral. Cette obligation tient, à moins que l’établissement bancaire ne puisse prouver une faute du client.