La décision médicale s’inscrit dans le cadre d’une relation entre le médecin et le patient. A ce niveau, plusieurs questions se posent. Il s’agit d’abord de rappeler les caractéristiques de cette relation, avant de s’interroger sur la pertinence de ce qui est communément appelée la décision partagée. Avant d’entamer le sujet, rappelons qu’un très bon livre est paru à ce sujet, « Guide pratique de la décision médicale : l’éthique en clinique », écrit par le Pr Guy Llorca, Patrice Queneau, Nathalie Brion et le Professeur Gilles Freyer.
« Patient et professionnels de santé : décider ensemble »
C’est l’intitulé d’un état des lieux publié par la Haute Autorité de Santé (HAS), qui explique l’approche basée sur l’accord des points de vue sur une option thérapeutique décidée et assumée conjointement par le professionnel de santé et le patient. Il faut savoir que le principe de consentement institué dans le code de Nuremberg part du principe du libre choix de la personne. Celle-ci doit être reconnue dans sa faculté de contribuer de manière déterminante à une délibération qui a pour objectif son intérêt direct.
Souvent, la décision médicale relève d’un processus complexe. Un processus qui se doit d’intégrer la position du patient, lui-même sujet à des dilemmes dont il faut tenir compte. Ajoutons à cela le fait que le temps propice à la prise de décision n’est généralement pas compatible avec l’urgence de la situation, en plus des facteurs liés à l’évolution des connaissances scientifiques et l’atomisation de la profession médicale en plusieurs spécialités. Ainsi, la détermination d’un protocole adapté doit se faire via des processus innovants, tels que les réunions de concertation pluridisciplinaire, ou encore les systèmes d’aide à la décision.