Les retraites de base en France ont augmenté en janvier 2023. La hausse est toutefois modérée. De leur côté, les retraites complémentaires ont aussi été réévaluées en majorité. Découvrez ci-après les différents taux de revalorisation.
Augmentation des retraites de base en 2023 : quel taux ?
Les pensions de retraite du régime général sont habituellement revalorisées chaque année au 1er janvier. Cette augmentation automatique est prévue par la loi pour faire face à l’inflation. L’article L. 161-25 du Code de la Sécurité sociale dispose en effet que les retraites doivent chaque année faire l’objet d’une hausse en se basant sur l’évolution moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac.
Il convient de rappeler que le montant d’une pension de retraite du régime général est déterminé au moment du départ en retraite. Son calcul s’appuie essentiellement sur le salaire annuel moyen que le retraité percevait quand il était actif. Cette somme n’est toutefois pas figée dans le temps. Elle est régulièrement réévaluée pour préserver le pouvoir d’achat des retraités face à l’évolution des prix.
Ainsi, le 1er janvier 2023, les pensions de retraite du régime général ont augmenté de 0,8 %. Par rapport à l’inflation, cette hausse semble faible. Elle tient cependant compte de la revalorisation anticipée de 4 % décidée en juillet 2022 suite au vote de la loi sur le pouvoir d’achat.
Le taux de 0,8 % apparaît dans la FLSS (loi de financement de la sécurité sociale) 2023. Les retraités commenceront à toucher leur pension revalorisée à partir de février prochain. Le versement qui aura lieu à ce moment correspond à la pension du mois de janvier.
Qu’en est-il des retraites complémentaires ?
Pour l’année 2023, la revalorisation des retraites complémentaires tourne autour de 5 %. Les caisses déterminant elles-mêmes le niveau de hausse à appliquer, la plupart d’entre elles ont choisi de suivre le calcul utilisé pour la revalorisation de la retraite de base. Celui-ci consiste au rapport entre l’indice moyen des prix de novembre 2020 à octobre 2021 et celui de novembre 2021 à octobre 2022, soit 4,8 %.
Contrairement aux retraites de base, les retraites complémentaires des anciens salariés du privé sont réévaluées tous les ans au mois de novembre. Le 1er novembre 2022, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco a indiqué sur son site officiel que celles-ci allaient augmenter de 5,12 %. Plus de 13 millions de retraités sont concernés par cette revalorisation. La hausse est entrée en vigueur dès le 2 novembre 2022. Alors qu’elle s’établissait auparavant à 1,2841 euro, la valeur du point Agirc-Arrco s’élève désormais à 1,3498 euro.
Pour les autres régimes complémentaires, la hausse est intervenue au 1er janvier. Chez les libéraux, la CARPV (Caisse autonome de retraite et de prévoyance des vétérinaires) a décidé d’augmenter les retraites complémentaires de 4,5 %. De son côté, la CAVP (Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens) a choisi d’appliquer une hausse de 4,6 % sur le régime complémentaire par répartition. Pour sa part, le régime complémentaire par capitalisation a vu son taux de distribution progresser à 3,5 %. Le président de la CAVP, Philippe Berthelot, commente : « Il est important de rappeler que le niveau du taux de distribution du régime de capitalisation conforte les pensions des retraités actuels et construit celles des pharmaciens en activité. ».
Pour les agents généraux d’assurance, la retraite complémentaire a été revalorisée à hauteur de 4,81 %. La CARCDSF (Caisse autonome de retraite des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes), quant à elle, a augmenté de 6,9 % la partie forfaitaire et de 1,41 % la partie proportionnelle aux revenus. Du côté des notaires, la revalorisation est fonction des classes de cotisation. Elle est de 3,05 % pour la section B, contre 5,24 % pour la section C.
Les avocats, seule profession à posséder son propre régime de base, ont bénéficié d’une hausse de 5 % pour leur retraite de base et de 2 % pour leur retraite complémentaire. S’agissant du taux de revalorisation de la retraite complémentaire des autres professions libérales relevant de la Cipav (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse), il se chiffre à 5,3 %. Pour les travailleurs indépendants, l’Assemblée générale du CPSTI (Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants) a opté pour une augmentation de 4,8 % de la valeur du point de pension de leur régime complémentaire.
Chez les médecins libéraux, aucune revalorisation n’a été opérée. La CARMF (Caisse autonome de retraite des médecins de France) a en effet gelé leurs pensions complémentaires. Une augmentation de 4,8 % était initialement prévue. Une nouveauté du budget de la Sécurité sociale est toutefois venue changer la situation. En 2023, les médecins libéraux retraités qui continuent d’exercer seront exonérés de cotisations vieillesse. La CARMF estime à 73 millions d’euros le manque à gagner résultant de cette mesure. Elle a ainsi décidé de geler les pensions complémentaires pour préserver l’équilibre financier du régime.
Pour les contractuels de la fonction publique, la valeur de service du point de l’Ircantec (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques) s’est accrue de 0,8 % au début de l’année 2023. Il s’agit d’une faible hausse en comparaison de celle décidée par les autres régimes complémentaires. Rien de surprenant cependant, sachant qu’une augmentation de 4 % a été opérée le 1er juillet 2022, en même temps que la revalorisation exceptionnelle des pensions de retraite de base. Quant à la valeur du point de la RAFP (retraite additionnelle de la fonction publique), elle a fait l’objet d’une hausse de 5,7 %.
Pour compenser la perte du pouvoir d’achat de ses adhérents, la Cavec (Caisse d’assurance vieillesse des experts-comptables et des commissaires aux comptes) a décidé d’augmenter de 5,6 % leurs retraites complémentaires. Il ne faut pas oublier qu’elle leur a aussi versé une aide forfaitaire de 300 euros en octobre 2022. Pour sa part, la Carpimko (Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes et orthoptistes) n’a pas encore fait part du taux de revalorisation de la retraite complémentaire des auxiliaires médicaux exerçant à titre libéral.
Baisse des revenus à la retraite : le PER, une piste à explorer
Pour compenser la perte de revenu à la retraite, nous rappelons que vous pouvez aussi souscrire à un Plan d’épargne retraite (PER). Pour vous aider à y voir plus clair, vous trouverez un comparatif des PER ici.
Tout part d’un constat : la retraite est une période de vie qui se prépare, une préparation qui passe par un effort d’épargne tout au long de sa vie active pour vous assurer une tranquillité d’esprit et une sérénité bien méritée. C’est précisément à ce niveau que le PER entre en jeu. Concrètement, le Plan d’épargne retraite vous offre l’opportunité de constituer un capital pour votre retraite grâce à des versements réguliers ou ponctuels. Les contributions sont flexibles, vous laissant ainsi la liberté de moduler votre épargne selon vos préférences et vos capacités financières, sans aucune contrainte de plafond. La flexibilité se ressent aussi au niveau des modalités de retrait, un autre avantage clé du PER.
Autre avantage : l’ouverture d’un PER est accessible à tous, quel que soit votre statut : employé, retraité, indépendant, ou même demandeur d’emploi. Aucune restriction d’âge n’est appliquée, mais il est recommandé de commencer le plus tôt possible pour maximiser le confort de votre retraite. Par ailleurs, le PER peut être souscrit à titre individuel ou dans le cadre de votre entreprise. En effet, cette dernière peut proposer un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco) à ses salariés. Dès lors, vous aurez la possibilité d’accumuler une partie de vos revenus tout au long de votre carrière, de sorte à profiter d’une rente et/ou d’un capital qui compenseront la perte de revenus à la retraite. Il est également possible de mixer ces deux possibilités (rente viagère et capital).
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