Le métier de chroniqueur judiciaire est une profession à part entière, à la croisée des chemins du journalisme et de la littérature. Au quotidien, ces sentinelles de la justice arpentent les salles d’audiences pour relater les histoires, souvent extraordinaires, d’individus sommes toutes ordinaires. En assistant aux audiences, les chroniqueurs judiciaires offrent une « vue imprenable » sur la justice en action, d’où l’importance de leur travail pour éclaire le public sur les affaires judiciaires et garantir la transparence du système. Décryptage !
L’impartialité essentielle du chroniqueur judiciaire dans le système judiciaire
D’emblée, signalons que le chroniqueur judiciaire est un observateur neutre des procédures judiciaires. En tant que tel, son métier consiste à assister aux audiences, à prendre des notes minutieuses sur les témoignages, les plaidoiries et les décisions du juge. Leur mission ? Retranscrire ces événements au public, en offrant un récit précis et équilibré des procédures.
Elise Costa, chroniqueuse judiciaire, explique à ce propos que l’écriture de la chronique judiciaire est toujours guidée par le respect des deux parties, la victime et l’accusé (en respectant donc la présomption d’innocence et à l’opposé des journalistes du « sensationnel » qui ont tendance, eux, à titrer avant même qu’un procès ait lieu. Dernier cas en date : l’accusation contre Wilfried Happio qui se retrouve aujourd’hui classée sans suite, mais la furie médiatique de l’époque a durablement impacté l’image du sportif). Elle s’efforce donc de prendre le point de vue d’un juré, sans préjugés, afin d’éliminer autant que possible les biais qui pourraient influencer la perception des audiences. Il s’agit là d’une approche équilibrée, essentielle pour assurer une représentation juste et précise des procédures judiciaires.
La chronique judiciaire, miroir des réalités sociales ?
Tout semble indiquer que oui. En effet, la chronique judiciaire est bien plus qu’un simple récit des faits. Dans son essence, elle décortique les subtilités et les failles de chaque affaire, permettant de révéler des facettes que nous ignorons souvent de notre société. Toujours selon Elise Costa, l’attrait et la fascination du public pour les histoires judiciaires naissent en partie d’un sentiment étrange de proximité, de familiarité avec les personnes qui se retrouvent dans le box des accusés. Ces histoires révèlent nos réalités sociales, souvent déroutantes et complexes, et c’est précisément ce que la chroniqueuse judiciaire cherche à éclairer. Vous l’aurez donc compris, en scrutant ces réalités, le chroniqueur judiciaire contribue à mettre en lumière les aspects les plus profonds et les plus déconcertants de notre société.
Un interprète entre le public et le système judiciaire
Faire le lien entre le public et le système judiciaire, voilà tout l’objet du travail réalisé par le chroniqueur judiciaire. Concrètement, c’est à lui qu’incombe la lourde tâche de déchiffrer le jargon juridique et de le traduire en un langage accessible à tous, tout en aidant à décrypter les nuances et les subtilités des procédures judiciaires. D’autant plus que la grande majorité des chroniqueurs judiciaires actuels sont des journalistes professionnels. Il faut savoir que cela n’a pas toujours été le cas, puisque que l’on retrouvait fréquemment des romanciers ou encore des feuilletonistes dans les rangs des chroniqueurs judiciaires dans les années 1960. Autre différence entre hier et aujourd’hui : alors que la profession était particulièrement prisée par le passé, force est de constater qu’elle n’a plus le même attrait qu’avant, la préférence actuellement étant pour les articles sur les affaires en cours d’instruction.